Apprendre à gérer sa colère
- Laurence Levy psychologue
- 13 mai 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 mai 2022
La colère est un des sentiments basiques de l'homme, prenant la forme d'une simple exaspération, d'une irritation profonde, parfois d'un grand mécontentement, voire d'un violent courroux ou d'une fureur explosive. C'est une réaction qui est jugée plus ou moins appropriée face à une blessure, une douleur, une frustration, une honte, une privation, une humiliation, ou même encore à une peur de perdre son "objet d'amour".
Notre société actuelle distille des expressions populaires comme « Ne nous fâchons pas » ou « La colère vous rend aveugle » ou encore « La colère est mauvaise conseillère », nous incitant à nous écarter de nos sentiments de colère. Une multitude de procédés (calmants, yoga, méditation..) fleurissent pour nous encourager à enfouir la colère, à penser à autre chose, à redevenir Zen.

« La colère, comme toutes les passions, est d'abord un état du corps. Celui-ci est interprété ensuite. Plus tard, l'interprétation provoque l'état. »
Friedrich Nietzsche
Malgré cette mauvaise image, la colère peut être bénéfique. Elle permet à la personne de recruter son énergie intérieure, et l'aide ainsi à améliorer l’impact de ses actes sur les autres. Elle devient alors un apport efficace dans la résolution de ses problèmes ou la satisfaction de ses besoins. La colère devient ainsi un instrument utile, lorsqu’elle vise exclusivement les comportements d'autrui, et non la personne.
Des origines diverses:
La colère trouve son origine soit dans des sources internes décrites par la psychanalyse (c'est l'agressivité naturelle qui sous-tend nos comportements de lutte pour la vie), soit dans des sources réactionnelles (comme la frustration, l'incompréhension, la sensation d'envahissement, le sentiment d'injustice ou le simple ressentiment), soit elle trouve également sa source dans le renoncement (comme l'absence de responsabilité).
Notre démarche se décline en trois étapes:
Première étape, nous vous aiderons tout d'abord à vous poser certaines questions indispensables pour déterminer ce qui se cache derrière votre colère et ainsi vous aider à la gérer:
- Ai je du mal à établir des compromis, ou à me ranger à l'avis de l'autre ?
- Céder est il ressenti comme une vulnérabilité ou un échec ?
- Puis-je exprimer d'autres émotions que ma colère ?
- Un avis différent est il une remise en cause de mon autorité ?
- Est ce que je vis une opinion différente comme une agression ?
Seconde étape, nous vous aiderons à reconnaitre les signaux dit "faibles" de votre colère
- des manifestations physiques comme poings et mâchoires serrés, moiteur et chaleur besoin de marcher, difficulté de se concentrer..
- des interprétations de la pensée de l'autre comme : "je sais ce qu'il pense", "tu m'interromps toujours " "jamais tu ne m'écoutes"
- éviter d'accumuler les frustrations sur un même sujet
- mettre la responsabilité sur les autres et non sur soi
Troisième étape, nous donnerons les outils qui vous aiderons à vous apaiser
comme relativiser les situations,, apprendre à respirer, se déplacer mentalement dans un lieu reposant, utiliser l'humour ou écouter la musique
Toute colère possède deux dimensions : le problème à résoudre, et l’énergie des sentiments. Il convient de ne jamais oublier qu’une personne en colère n’est pas une personne qui hait, mais une personne en mal d’amour.
Notre travail vous permettra d'acquérir la conscience de vos émotions, et donc la connaissance de soi et de vos valeurs. La conscience des émotions n'est pas innée, c'est une compétence qui s'apprend et nécessite de l'entrainement.
Ainsi le but de notre travail sera d'accepter le droit de ressentir et de pouvoir employer le plus utilement possible sa colère.
Le prix à payer est d'une part d'abandonner l'image de la personne gentille et conciliante d'autre part de renoncer à cette fausse image infantile d'un monde "magique et bon", où "toutes les choses finissent toujours pas s'arranger" pour accepter la réalité.
La colère n'est ni bonne ni mauvaise, c'est un sentiment utile tant que la règle absolue de l'interdiction de la violence physique n'est pas transgressée. Ainsi quand elle est utilisée avec justesse, elle permet de garantir notre liberté, notre dignité, notre estime et notre place dans les relations humaines.
Ce sentiment n'est pas un problème en soi, c'est ce que l'on en fait qui fait la différence. Gardons à l'esprit que ce n'est que lorsque la colère blesse autrui ou soi-même qu'elle devient un problème.
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